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Taxi aérien Farman pour promenades

(carte postale collection privée Xavier Cotton)
Bien que cette carte postale ai été postée de Criel-sur-Mer en Normandie, le 16 juin 1923, ils semble plutôt que la photo a été prise à Berck-sur-Mer d’après cette autre carte postale quasiment identique à celle présentée. Mais la même carte postale existe aussi avec l’indication « A LA MER » alors que faut-il croire?
L’avion semble être un Farman F40, avion conçu comme avion d’observation par Maurice et Henry Farman à la demande de l’Armée de l’Air dès 1915 et qui servit très souvent après guerre pour faire des « Baptêmes de l’air »

Sources des informations :
Les avions Farman de J Liron collection DOCAVIA n°21 editions Larivières


Hélice Levasseur bipale à identifier

(photo collection privée Romain Van Vlem)

Suite à l’article que j’avais publié sur mon blog, concernant une hélice Levasseur quadripale identifiée par Marc Taffoureau comme une hélice d’essai d’un CAMS 36, Romain Van Vlem m’a contacté pour l’aider à identifier cette hélice bipale noire Levasseur (Serie 953 numéro 35122). Quelques photos de l’hélice accompagnant le message pouvait aider à ma recherche. Une fois de plus je pensais au forum technique d’Aérostories pour transmettre la question à des spécialistes de l’histoire de l’aviation. La réponse ne se fit pas attendre, Jean Schreiber fut le premier à dégainer en décryptant tout simplement les inscriptions gravées sur le coté du moyeu d’hélice : FAR GOLIATH  JUP 380 CV, ce qui donne FARMAN GOLIATH équipé de moteurs Gnome et Rhone JUPITER de 380 Chevaux.
(photo collection privée Romain Van Vlem)
Ce qui limite le choix au Farman F-63 bis /ter ou le Farman F-65 dans une tranche de millésimes 1925-1930. Dan Gilberti suivit de près en nous faisant partager une photo de sa collection personnelle, pour illustrer le propos : un Farman 65 de la Marine (5B2 au Maroc – Guerre du Rif) où on voit bien les deux hélices bipales avec un moyeu à dix écrous de fixation.
 (photo collection privée Dan Gilberti)
Franck Roumy compléta la réponse en envoyant un extrait du registre AIR de 1930 sur les caractéristiques du Farman Goliath F-60 et des ses derivés, montrant que le Farman 63 Bis était équipé de deux moteurs Jupiter 9Aa avec hélice bipale qui pouvaient être de hélices Levasseur série 953Bb ou série 128 Mt comme on peut le lire dans l’encadré en rouge
(photo collection privée Franck Roumy)
Pierre-Michel Decombeix nous précise que normalement, sur les hélices réceptionnées de cette époque (~1930), et celle-ci l’a été (petit rectangle avec « VB » très penché à l’intérieur), la date de réception est inscrite en rond autour du trou central sur une des faces plates du moyeu sous la forme JJ hexagone (ou carré ou « C ») MM hexagone (ou carré ou « C ») AA.
Pour plus d’informations sur les avions Farman Goliath je vous recommande le Livre  » les avions Farman de Jean Liron dans la collection DOCAVIA (N°21) aux éditions Larivière, paru en 1984, il doit être possible de le trouver sur Internet (sites d’enchères ou de livres d’occasion)

Un grand merci pour cette recherche à Jean, Dan, Franck, Christian et Pierre-Marie qui m’ont aidé à identifier cette hélice.

En conclusion, si Romain ne souhaite pas conserver cette hélice, elle aurait tout à fait sa place dans un musée aéronautique comme le Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget : http://www.museeairespace.fr/ car c’est plus une pièce historique qu’un objet de collection.


Jean Bétrancourt : un pilote passioné

Jean Bétrancourt et Émile Antérion devant le Farman F234 F-ALRV de l’Aéroclub de Rouen Normandie sur e terrain de Rouen-Rouvray (collection privée Alain Bétrancourt)

Né en 1907 à Laon (Aisne), Jean Bétrancourt a grandi à Rouen, où ses parents étaient venus s’établir. C’est vers cette époque, à l’age  de 8 ans, à Saint Valéry en Caux, qu’il ressentit sa vocation aéronautique, à la vue d’un avion anglais que le mauvais temps avait contraint à atterrir:  » je pus assister à son départ et le suivis des yeux jusqu’à ce qu’il ait disparu, petit point noir, à l’horizon« .   A 20 ans, Jean Bétrancourt put réaliser son rêve d’homme volant. Reçu en bon rang à la préparation militaire, admis à choisir son arme, il opta pour l’aviation. Le 27 mai 1927, soldat du 34° Régiment Aérien, cantonné au Bourget, il assista à l’atterrissage du « Spirit-of-Saint-Louis » de Charles Lindbergh. Le succès de l’américain vainqueur de l’Atlantique, incita définitivement Jean Bétrancourt à solliciter son entrée à l’École de pilotage d’Istres, et il fut breveté le 12 novembre 1927. Dès lors se dessinait pour le jeune aviateur, une carrière d’autant plus extraordinaire qu’elle fut presque uniquement accomplie dans l’aviation de tourisme.   Il comptait alors plus de 3000 heures de vol et ne pouvait plus dénombrer les types d’appareils qu’il avait pilotés quand il reçu l’accord de Didier Daurat pour intégrer la compagnie Latécoère, mais il préféra s’associer avec son frère Louis (courtier d’agent de change). Dès 1929, il figura parmi les pionniers qui imposèrent à l’aviation rouennaise un tournant décisif. A l’Aéroclub de Normandie, fondé en 1911, les ballonniers restaient à cette époque  en majorité. En 1930, les aviateurs rouennais qui venaient d’édifier, au Madrillet un hangar, « touchèrent » leur premier avion, un Caudron, que suivit peu après un Hanriot 14. L’essor s’accentua très vite. Jean Bétrancourt participa à de nombreux rallyes européens.  En 1932, Les équipage Bétrancourt-Antérion   et Bétrancourt-Duval, en 1933 se classèrent premiers au « Tour de France des avions de tourisme » avec le Farman 234 Immatriculé F-ALRV (archives de Flight). En 1938, Il contribua à la réalisation du dernier meeting d’avant-guerre au Madrillet, malheureusement endeuillé par la mort du président Louis Antier. En 1939 il fut mobilisé et termina la drôle de guerre à Blida, où il avait convoyé, depuis Perpignan, un triplace de chasse, un Potez  600. A la libération, Jean Bétrancourt se lança dans la préparation minutieuse de ces meeting aériens qui réconcilièrent, bientôt les rouennais avec l’aviation. Car il réalisa la prouesse d’attirer des foules immenses, pour assister aux évolutions dans le ciel du Rouvray, des derniers avions de guerre à hélice. On put y voir une démonstrations des « yaks » russes, rescapés de l’escadrille Normandie-Niemen et des exhibitions de la célèbre patrouille acrobatique d’Etampes.  Devenu premier vice-président de l’Aéroclub de Normandie, Il fut auprès du président André Marie,  le plus merveilleux des animateurs. Inlassable, il travaillait à nouveau à un meeting national quand le 26 mars 1962, le malaise qui devait l’emporter le frappa en plein après-midi, dans le bureau qu’il partageait avec son frère Louis Bétrancourt . Sa grande joie aéronautique, Jean Bétrancourt la tirait de l’école de pilotage du club. Il lui vouait tous ses soins, l’administrait avec autorité et compétence. Il pouvait se flatter que beaucoup de jeunes pilotes formés au Madrillet (Rouen-Rouvray) aient fait leur carrière dans l’armée ou dans les grandes compagnies civiles.

La natation doit aussi beaucoup à Jean Bétrancourt. Il avait maintenu au club de vikings une activité exemplaire transformant cette société en pépinière de champions. Beaucoup qui débutèrent aux Viking ont inscrit leurs nom au palmarès des Championnats de Normandie et de France. Il accompagnait les Vikings à L’étranger dans leurs déplacements. Il accueillait à la piscine sous leur bannière beaucoup de sociétés nautiques visiteuses et les galas des Vikings marquèrent la vie sportive rouennaise.

Ne manquez pas d’aller voir  L’album photo de Jean Bétrancourt, où grâce à un superbe travail de restauration des photos, François-Xavier Bibert nous présente une page entière  très riche en légendes sur la vie aéronautique de Jean Bétrancourt. Cet Album fait partie du site  consacré à la Base aérienne 122 – Chartres : L’album du souvenir de l’entre deux guerres .


Farman 234 de l’Aéroclub de Normandie

Farman 234 F-ALRV

Farman 234 F-ALRV de l’aéroclub de Normandie © Michel Léveillard

Cette photo prise en 1931 sur le terrain de Rouen-Rouvray (Le Madrillet) montre un Farman 234 , le F-ALRV appartenant à l’Aéroclub de Normandie. C’est le n°16/7632 construit en 1931 donc le dernier construit de la série. On peut voir qu’il est équipé du moteur Salmson (SAL 7 Ac) de 7 cylindres en étoiles développant 95 cv lui permettant d’avoir un plafond de 5000m pour une vitesse maximum de 185 km/h (source d’après « Les avions Farman de J Liron collection DOCAVIA n°21 editions Larivières).
Dans l’article paru dans la « Revue de Rouen » en 1951, « C’est en 1910 qu’est née l’aviation à Rouen » écrit par Jean Bétrancourt (alors vice -président de l’aéroclub de Normandie) on peut lire « Les équipages Bétrancourt-Antérion en 1932 et Bétrancourt-Duval, se classèrent, avec le « Farman 234 » premiers au « Tour de France des avions« .

Des élèves du LEP-Yser revivent le rêve de Farman

Selon un article écrit dans l’union de Reims
par J.-F. Scherpereel
« Grâce à un passionné de modélisme, la réplique de l’avion de Farman est en cours de construction au LEP-Yser. Le vol d’essai aura lieu à la rentrée. Une aventure qui fait le lien entre générations.
«C ‘est bien. C’est historique. On est fier… ». Depuis la rentrée, une douzaine d’élèves de première année de CAP en ébénisterie du LEP-Yser vit une aventure extraordinaire. Grâce à la passion d’un aéromodéliste, Daniel Jacquinot et à l’enthousiasme des responsables de la BA112, les jeunes gens construisent une réplique à l’identique de l’avion d’Henri Farman au 1/3e. L’avion sera présenté lors du centenaire du vol entre Bouy et Reims à la fin du mois d’octobre.

Premier kilomètre

Il y a 100 ans, en effet, Henri Farman et Gabriel Voisin se sont passionnés pour l’aviation naissante. M. Voisin était un « avionneur » qui s’était distingué en faisant voler pendant 600 m un « hydroaéroplaneur » posé sur la Seine, sous les yeux de Louis Blériot et de Santos-Dumont. Deux ans plus tard, Gabriel Voisin fait la connaissance d’un ancien coureur cycliste et automobile, Henri Farman qui commande un avion à son nouvel ami. Son aéronef est livré le 20 août 1907 et Henri Farman fait la démonstration de ses capacités de pilote.
Le 13 janvier suivant, il effectue le premier kilomètre en boucle sur l’aérodrome d’Issy-les-Moulineaux. Mais il prend ses distances avec Gabriel Voisin, s’installe à Bouy, d’où il s’envolera le 30 octobre 1908 à 15 h 50 pour le premier vol de ville à ville, soit 27 km à 75 km/h et à 30 m d’altitude avant de se poser à proximité du domaine Pommery. Cet exploit fera de Reims le berceau de l’aviation. L’année suivante, aura lieu le premier meeting international sur le site actuel de la BA112…

Daniel Jacquinot a voulu « faire quelque chose pour rendre hommage, à mon modeste niveau, à un pilote populaire ».
Il a d’abord collecté la documentation pendant un an et demi pour connaître « les bases de l’avion d’Henri Farman ». Il en a ensuite dessiné les plans en modèle réduit à un tiers. Puis il a passé « 200 à 300 heures » à usiner les pièces métalliques.
En revanche, les pièces de bois – notamment les longerons – lui ont posés des problèmes… résolu par Franck Nivelles, le professeur d’ébénisterie du LEP-Yser. Le professeur de physique Jean-Marie Farey a fait les calculs. Et les élèves de 1re année de CAP ont effectué le traçage, le dégauchissage et le rabotage des pièces de bois, en prenant sur leur temps libre, puisque ce projet n’entrera pas en ligne de compte pour leur diplôme.

Vol télécommandé

À la rentrée, les premiers essais en vol télécommandé commenceront sur la base aérienne. M. Jacquinot a été très vite soutenu par le colonel Gilles Perrone, qui a facilité l’obtention des autorisations de vol, et par Frédéric Lafarge et ses connaissances historiques. Au cours des festivités commémoratives des 25 et 26 octobre, la réplique de l’avion sera présentée. Ensuite, Daniel Jacquinot en restera le propriétaire – il y a investi plus de 3.000 €. Mais il le laissera peut-être au lycée Yser. Ou il l’entreposera au musée de la base 112. «