Capotage sur la plage
Louis Antier, le président de l’Aero-Club de Normandie, possède une maison de vacances à Trébeurden, le 24 août 1932, Jean Bétrancourt trésorier de l’ACN vient lui rendre visite avec le Farman F.234 de l’ACN sur le terrain de Saint Michel en Grève, créé en 1931 sur la plage qui est utilisé à marée basse. Louis Antier lui demande de faire un vol et lors de l’atterrissage une roue passe dans une flaque d’eau, faisant pivoter l’avion vers la mer où il touche un rouleau et capote; Louis Antier peut s’extraire de l’avion mais Jean Bétrancourt manque de se noyer.
Source des informations :
Alain Bétrancourt
Pierre-François Mary
Les premiers avions de l’Aéro-Club de Normandie
A Rouen , le 19 mai 1911, fut créé le l’Aéro-Club Rouennais (AcR) . Les fondateurs, bien que ne rejetant pas l’avion étaient tous des adeptes du ballon sphérique. Malgré tout l’article 2 de l’acte de création de l’AcR dit » Cette société a pour but l’étude de tout ce qui concerne l’aéronautique & à la propagande du tourisme aérien sous toutes ses formes« . Le club ne possède alors ni terrain, ni hangar, ni aérostat.
Parmi les fondateurs du club, seuls Levindrey et Donnette ont une expérience de l’aérostation. Le premier a été aéronaute militaire et possède un brevet de pilote de ballon; on le retrouve quelques années auparavant faire des démonstrations de gymnaste accroché à un ballon; Donnette est un « publiciste » (éditorialiste, journaliste…) de Petit Quevilly (une rue à son nom) qui réalise de nombreuses ascensions dont il rend compte de manière très vivante dans le Journal de Rouen, mais il sera jamais breveté. Quant aux autres, Henri et Ernest Duval, Paul et Charles Claudel, Gaston et Georges Fleury, ce sont de jeunes héritiers de la petites bourgeoisie commerçante de Rouen – ils ont moins de trente ans. La plupart vont passer leur brevet d’aéronaute dans les mois qui suivent. Le club possédera quelques ballons. Passer à l’aéroplane leur paraît probablement une trop grande marche, mais il soutiendront Lefebvre dans ses travaux, tout comme la création éphémère du terrain de Bois-Cany, comme celle du terrain pérenne du Château-Blanc créé par la Mouette, et le Livre d’Or du club montre que les pilotes de passage sont presque toujours accueillis par un membre du club.
Levindrey et Donette quitte le bureau du club assez rapidement pour créer un « Aéro-Touriste Normand » qui perdurera dans l’entre-deux-guerres, mais les rapports semblent demeurer cordiaux entre les deux clubs.
Bien sûr en 1914, alors que la 1ere Guerre Mondiale se déclarait, l’AcR cessa toute activité, et ses membres furent mobilisés le 2 août. Mais dès 1919, l’Aéro-Club Rouennais reprit ses activités et se consacra à la création d’un vrai terrain d’aviation (voir la fiche « Rouen-Rouvray » de l’Atlas Historique des terrains d’aviation de France métropolitaine 1919-1947)
Début septembre 1923, L‘Aéro-Club Rouennais (AcR) acquit son premier avion, un Caudron G III, celui fut baptisé le 30 septembre. Le Caudron G.III F-AFGH est en fait enregistré au nom de Ernest Duval (président), mais ce dernier n’aura jamais de brevet de pilote d’avion. L’avion fut surtout utilisé lors des meetings du Havre, d’Évreux ou de Forges les Eaux piloté par un certain Théry, et sera malheureusement détruit en mai de l’année suivante. est radié du registre en 10/1924.
C’est le 7 juin 1928 que L’Aéro-Club Rouennais change de nom pour devenir l’Aéro-Club de Normandie (ACN), la parution au Journal officiel date du 12 juin 1928. Ce changement d’appellation entrait dans le cadre de la politique a long terme de l’aéro- club qui souhaitait obtenir une reconnaissance d’utilité publique.
En 1930, le club prend en location « l’aérodrome », sur lequel il fait construire le hangar et un petit bâtiment « des pilotes », financés grâce aux subventions du conseil général. Le 5 octobre 1930 M. Laurent-Eynac vient inaugurer ce 1er hangar de l’Aéroclub de Normandie sur le terrain de Rouen-Rouvray. Le terrain d’aviation était ainsi nommé en souvenir d’une forêt domaniale de chênes rouvres située sur la commune de Saint-Étienne du Rouvray
Dans son rapport moral sur l’activité de l’ACN en 1931 paru dans la revue annuelle de l’ACN 1932, Jean Horlaville secrétaire général indique « Comme mon prédécesseur l’indiquait dans son rapport moral de l’année dernière : notre club se rendit acquéreur de deux appareils au cours de 1931 : un Caudron C.232, moteur Renault de 95 CV, ayant bénéficié des primes d’achat. Un Hanriot HD.14 moteur Renault de 80 CV, la cellule nous étant prêtée par le ministère de l’air et le moteur étant propriétaire de notre association. Le 1er fut convoyé par monsieur Laigné le 25 février, le deuxième fut ramené de Chartres également par monsieur Laigné le 5 avril«
Le Caudron C.232 est immatriculé F-AJZI, il sera radié en novembre 1934
Vous remarquerez les deux bandes peintes sur ces deux avions ; celle du bas était bleue et celle du haut était rouge, ces couleurs étant celles de Rouen (voir blason de la ville) adoptées par l’Aéroclub de Normandie sur sa revue.
Puis, le 5 avril 1931, le Hanriot HD 14 n°1011 immatriculé F-ALII à moteur rotatif arrive à son tour. Acheté par l’État, cet avion a été mis à disposition de l’Aéro-Club de Normandie, comme ce fut le cas pour beaucoup d’aéro-club de l’époque.
Malheureusement pour l’ACN, le F-ALII sera détruit, le 10 janvier 1932 lors du 1er accident de Jean Bétrancourt qui s’en sortira indemne.
C’est aussi en janvier 1932 Que Charles Houbart fait don à l’Aéro-Club de Normandie de 50 000 francs destinés à l’achat de deux avions et à la création d’un centre de formation pour les pilotes de réserve. Celui ci fonctionne sous la direction du général commandant la deuxième division aérienne. Grace à ce don deux avions sont achetés et immatriculé le même jour, le 11 janvier 1932. Il s’agit du Farman F.200 F-ALPF triplace à aile haute et du Farman F.234 F-ALRV biplace en tandem torpédo
Cette photo prise en 1932 probablement sur le terrain de Rouen-Rouvray (Le Madrillet) montre le Farman 234 F-ALRV. C’est le n°16/7632 construit en 1931 donc le dernier construit de la série. On peut voir qu’il est équipé du moteur Salmson (SAL 7 Ac) de 7 cylindres en étoiles développant 95 cv lui permettant d’avoir un plafond de 5000m pour une vitesse maximum de 185 km/h (source d’après “Les avions Farman de J Liron collection DOCAVIA n°21 editions Larivières)
C’est avec ce Farman 234 F-ALRV que Les équipages Bétrancourt-Antérion en 1932 et Bétrancourt-Duval en 1933 se classèrent premiers au “Tour de France des avions » A noter qu’en 1932 14 équipages furent classés 1er ex-æquo étant donné ue le système de point fonctionnait par pénalité, à chaque fois que l’ensemble des épreuves étaient correctement réalisées, l’équipage récupérait le maximum de points possible. Le but profond de cette compétition était de prouver que l’aviation légère pouvait exister et que les avions étaient assez fiables pour cela.
L’Aéro-Club de Normandie est enfin reconnu d’Utilité publique par décret du 28 juillet 1933 ce qui lui donne la possibilité de recevoir de l’argent
Le 19 avril 1934, le Farman F-ALRV sera détruit dans un accident à Vichy qui fera un blessé le pilote Marcel Laigné, mais dont les passager ne survivra pas
Le F-ALPF, est aussi le dernier Farman 200 construit soit le n°20 de la série (c/n 7327) . Comme ses prédécesseurs il est décoré d’un bandeau bleu et rouge aux couleurs de l’ACN
En novembre 1934, il est enregistré au nom de la société HMD Farman, puis en février 1935 c’est Madame Sarah Antolin qui en fait l’acquisition pour l’Aéroclub d’Aragon. enregistré comme vendu à l’étranger en avril 1935, il sera détruit pendant la guerre civile espagnole.
Concernant le Potez 36.13 F-ALQT, il est acheté neuf par Pierre Prouteau (Boissy-Saint-Leger) le 15 Mars 1932 puis revendu à Maurice Gouy Rouen) le 11 mai 1934 , ensuite il devient propriété de l’Aéro-Club de Normandie le 6 août 1938, son dernier propriétaire d’avant guerre est l’aéroclub de Villefranche (Villefranche sur Saône). Resté un des seul avion leger survivant à la seconde Guerre mondiale Il fut exposé au Musée de l’Aéronautique et de l’Espace au Bourget puis stocké dans les réserves..
Sur la photo ci-dessus, le F-ALQT est présent à l’inauguration de l’Aéro-Bar de l’Aéro-Club de Normandie qui aeu lieu le 17 juin 1933, d’autre part sur son flanc gauche est marqué sa participation à deux rallyes internationaux d’avions légers, le second ayant eu lieu les 16 et 17 juillet 1932 à Dieppe. D’après le compte rendu publié en préfecture, c’est Jean Horlaville alors secrétaire au bureau de l’ACN qui pilotait le F-ALQT à cette occasion.
Les débuts de l’Aéro-Club de Normandie en quelques dates
- 19 mai 1911 : création de l’Aéro-Club Rouennais
- 16 juin 1911 : approbation par la préfecture de Seine Inférieure
- 7 septembre 1911 : affilié à L’Aéro-Club de France
- 30 septembre 1923 : baptême du Caudron GIII, detruit en 1924
- 7 juin 1928 : l’Aéro-Club Rouennais devient l’Aéro-Club de Normandie
- 5 octobre 1930 : inauguration du 1er hangar de l’Aéroclub de Normandie par M. Laurent-Eynac ministre de l’air
- 25 Fevrier 1931 : arrivée du Hanriot HD.14 F-ALII
- 5 avril 1931 : arrivée du Caudron C.232 F-AJZI
- 10 janvier 1932 : accident et destruction du F-ALII
- janvier 1932 : don de 50 000 francs de Monsieur Houbart
- 11 janvier 1932 : acquisition des Farman F.200 F-ALPF et F.234 F-ALRV
- 17 juin 1933 Inauguration de l’Aero-Bar de l’Aéro-Club de Normandie
- 11 avril 1934 : accident et destruction du F-ALRV
Sources des informations
- Alain Bétrancourt
- Michel Léveillard
- Pierre-François Mary
- Luc Aubin
- Revue mensuelle de l’Aéro-Club de Normandie
L’aventure des ailes du monde
GENÈSE D’UN PROJET AÉRONAUTIQUE FOU
A Epervans (71), ville de 1 800 habitants dont Eric Michoux est le maire, la Grande Guerre était dans tous les esprits lors des préparatifs des cérémonies du 11 novembre 2014.
Au détour d’une conversation, Eric Michoux, évoque alors l’ingéniosité des frères Farman lors du conflit de 14-18.
Pour rendre hommage aux héros et inventeurs de cette douloureuse période de l’histoire, l’idée de construire l’avion F40, qui a équipé 40 escadrilles de la force aérienne pendant la Première Guerre Mondiale, se précise.
Le Lieutenant-colonel Luc Pillot de Coligny, Délégué militaire départemental de la Saône et Loire, a été enthousiaste à l’idée de ce projet associant ainsi et naturellement le Président du Souvenir français, Jean-Claude Bernardet, qui souligne que « cela s’insèrerait parfaitement dans les programmes commémoratifs nationaux prévus dans les quatre années à venir ».
LES FRÈRES FARMAN, CRÉATEURS DU F40
Dès 1915, les frères Farman ont déjà leur arme secrète, le F40. Un avion d’observation, équipé d’un moteur Renault de 80 chevaux, et mis en service en 1916, sur les champs de bataille de la Somme puis à Verdun. Comme à cette époque, on a l’esprit pratique, on leste l’appareil de quelques bombes et fléchettes que l’observateur jette par-dessus bord. Quelques mois plus tard, l’on y adjoindra aussi des mitrailleuses….Les Russes, les Anglais l’adoptent, tout comme les Italiens qui utiliseront cet avion dans les années 20 pour équiper leurs services de police.
Les F40 survoleront même les Dardanelles !
Le F40 est retiré du front en 1917…
Sur les quelques 5 000 appareils construits, quelques très rares survivants sont aujourd’hui dans les musées. D’où l’intérêt de refaire vivre la mémoire
Leur légende coïncide avec celle de l’aviation. Dès 1908, alors que Blériot n’a pas encore traversé la Manche, les trois frères Farman, Dick, Maurice et Henri, ont déjà planché sur le sujet. Jusqu’à l’aube des années 40, ils auront inventé quelque 200 modèles d’avions, créé leurs propres écoles de formation de pilotes, et initié, via la Société Générale desTransports, ce qui deviendra plus tard, avec la complicité de Marcel Dassault (qui a travaillé avec Farman dans les années 14), la prestigieuse compagnie Air Union (Air France). Entre-temps, les Farman auront également rayonné sur tous types de compétitions sportives. Les épreuves cyclistes avec les cycles Gladiator, automobiles avec leurs propres modèles rivalisant de luxe et de puissance avec ceux d’Hispano Suiza et aériennes, bien sûr, en réalisant le premier vol officiel en circuit fermé d’un kilomètre, d’une durée de 1 minute et 28 secondes le 13 janvier 1908. Le 30 octobre 1908, il réalise le premier vol de ville à ville, de Bouy à Reims, équivalant à une distance de 27 kilomètres. Le lendemain, Henry Farman remporte le record d’altitude à bord d’un aéroplane.Pendant un demi-siècle, les Farman vont faire rapidement progresser l’aviation, soutenus techniquement par Renault,Gnome et Rhône ou Michelin.i.
NAISSANCE DE L’ASSOCIATION DES AILES AU MONDE
Pour piloter ce projet atypique, est créée, en 2014, l’association Des Ailes au Monde, dont le nom fait référence à la citation « ils ont donné des ailes au monde », gravée sur le mémorial Farman. La présidence en revient, très logiquement, à Jean-Claude Boyer, directeur général des sociétés Farman à Tours et Escofier à Chalon (Groupe Galilé), et passionné d’aviation et d’histoire de l’aéronautique. Son profil de dirigeant d’entreprise et de meneur d’hommes colle parfaitement au contexte et à l’ampleur de ce défi.
VOYAGE DANS LE TEMPS AVEC LA CONSTRUCTION INTÉGRALE D’UN AVION F40
Faute d’avoir retrouvé un appareil d’époque à restaurer, la construction pure et simple de l’avion F40 est retenue. Partant ex nihilo, de la recherche des plans dans les archives de l’armée française à la fabrication des pièces du F40, l’association Des Ailes au Monde, rassemblant l’entreprise Farman, le Lycée Professionnel Astier de Paray le Monial (formant aux métiers de l’aéronautique) et des industriels passionnés (Renault, Michelin…), entame une course serrée contre la montre. Première étape et reconnaissance officielle réussies : en octobre 2015, le projet de construction du F40 des frères Farman a reçu le label national « Centenaire », récompensant les projets audacieux. Avec un vol inaugural prévu en 2018 et diverses actions pédagogiques programmées en faveur du devoir de mémoire en France, le F40 fait donc partie du programme sélectif des manifestations officielles des commémorations de la Grande guerre
MISSIONS DE L’ASSOCIATION DES AILES AU MONDE
• Participer au Devoir de mémoire du conflit mondial de 14-18 : inscription au calendrier des manifestations nationales commémoratives de la Grande Guerre auprès du Souvenir Français.
• Favoriser la pédagogie et les échanges intergénérationnels : dans le cadre du partenariat avec le Lycée Professionnel Astier de Paray le Monial et sa Proviseure Madame Suzanne Chevrot, un programme est mis en équation avec les programmes scolaires.
Objectif : associer les élèves à la construction du F40 et à la connaissance environnementale de l’appareil, en reliant l’approche technologique des matériaux et des systèmes de vol, rudimentaires aujourd’hui, mais novateurs il y a 100 ans. « Notre rôle, en tant qu’association, c’est de favoriser cet échange transgénérationnel et de faire revivre une légende.
Dans ce projet il y a de la mécanique, de la physique, de la menuiserie, mais aussi de l’Histoire. Un vrai morceau de patrimoine à faire partager » explique Jean-Claude Boyer, le président de l’association.
• Fédérer autour du devoir de mémoire et de commémoration tous les acteurs des filières de l’aéronautique, de la Défense et de la Culture ainsi que tous les passionnés d’aviation
PRINCIPALES ÉTAPES DU CALENDRIER DES AILES AU MONDE
1915 : Les frères Farman construisent la version F40.
Pendant la Grande Guerre, 40 escadrilles de la force aérienne française, mais aussi belge, russe et roumaine sont équipées de F40.
1916 : Les escadrilles, dont « La Hache » participent à la bataille de Verdun.
1917 : Le F40 est retiré du front et destiné à la formation des pilotes.
1921 : Antoine de Saint-Exupéry vole pour la première fois à bord du Farman F40 n° F-CTEB.
2013 : Farman intègre le Groupe Galilé.
2014 : Création de l’association Des Ailes au Monde pour commémorer la Grande Guerre par la construction
d’un F40.
automne 2015 : Mise en chantier de l’avion F40
6 novembre 2015 : : Présentation officielle du projet et cérémonie de labellisation Des Ailes au Monde au siège de l’entreprise Farman (groupe Galilé), à Joué-les-Tours (37).
11 décembre 2015 : Organisation d’une exposition pédagogique itinérante au Lycée Professionnel Astier de Paray-le-Monial (71). L’exposition, en présence des élèves et de l’équipe pédagogique du Lycée Astier, décline le projet de construction d’une réplique du F40. Une conférence est donnée par l’historien de la Base Aérienne 102 sur le thème « Henri Farman, concepteur de cet aéronef ».
9 mai 2016 : Organisation de 3 jours de visite du site de Verdun pour des lycéens et des classes de 3e.
juin 2017 : Présentation du projet au salon du Bourget.
11 novembre 2018 : Premier vol officiel du F40.
Pour contacter l’association » Des ailes au monde »:
https://desailesaumonde.wordpress.com/
https://www.facebook.com/Des-Ailes-au-Monde-715218241916236/info/?tab=overview
Adresse postale : Association des Ailes au Monde, 18 rue de Thiard, 71100 CHALON-SUR-SAONE
Georges Legagneux à Issy-les-Moulineaux
C’est Alfred Leblanc sur un Blériot n° 22 qui emporte la victoire du Circuit de l’Est en ayant bouclé le parcours en 12 h 1 min 1 s. Georges Legagneux est troisième derrière Émile Aubrun
Georges Legagneux est né à Puteaux le 24 décembre 1882. alors qu’il est mécanicien chez Leavasseur, il se fait remarquer par son habileté et ses qualités professionnelles et entre à la société des moteurs Antoinette sous la direction du Capitaine Ferber.
Celui-ci lui prête son Ferber IX permettant à Georges Legagneux d’emporter le 19 août 1908 l’un des prix de 200 francs créé par l’aéroclub de France pour encourager les débutants
Le 19 avril 1910, il obtient le brevet n°55. Il participe la même année au meeting de Lyon où il se distingue. puis à la course de ville à ville Angers à Saumur, terminant second derrière Robert Martinet avec qui il se lie d’une solide amitié.
Entre 1910 et 1913 il bat plusieurs records d’altitude : 2500 mètres, puis 3460 mètres avec passagers et le 31 décembre 1913 6210 mètre sur un Nieuport au dessus de Saint Raphaël et cela sans aide respiratoire.
le 6 juillet 1914, alors âgé de 31 ans, il se tue en essayant un avion monoplan lorsque celui-ci s’abat dans la Loire devant des spectateurs atterrés
sources des informations :
Jacques Hémet
François Clément
Le Livre d’or de l’Aviation 1910
Le Circuit de l’Est – Aviation 7 au 17 août 1910 d’Alain Lefebvre
Georges Legagneux, l’homme oiseau par Gérard Hartman : http://www.hydroretro.net/etudegh/georgeslegagneux.pdf
Maurice Alexander et son orchestre en Farman F.190
Maurice Alexander est assis au milieu de son orchestre ( avec lequel Django Reinhardt jouait parfois du banjo) devant Pierre Obrecht pilote de la CAF affecté à l’avion pour cette occasion.
Ce Farman F.190 aux couleurs de la maison de disque « Columbia » avec le nom marqué sur les flancs est le F-AJDC (n°17 c/n 7132) à moteur Gnome et Rhone « TITAN 5 ba » de 230 Cv. Vous en apprendrez un peu plus sur l’histoire de cet avion sur l’ excellent site de Michel Barrière http://www.crezan.net
Michel Barrière nous indique une différence de pare brise entre les 16 premiers F.190 produit et le reste de la série » le pare brise s’étendait initialement jusqu’au flanc de l’avion, c’est à dire que la vitre triangulaire était dans le prolongement du flanc du capot. Ceci créait un problème probablement aigu sur la gauche de l’avion, côté du pilote qui la voyait presque tangentiellement; plus que voir à travers, il devait avoir dans certains cas un sacré reflet. A partir du n°16 (F-AJBS), elle a donc été tournée vers l’intérieur pour améliorer la visibilité. Du coup, la surface du pare-brise est légèrement réduite et il ne couvre plus la totalité du capot. »
Source des informations :
Jacques Hémet
Michel Barrière
Franck Roumy
CREZAN Aviation : http://www.crezan.net
Avion Farman survolant l’aérodrome de Vesoul en 1911
Suite à une nouvelle photo envoyée par Jacques Hémet, si l’avion est vite identifié comme étant un Farman, de nouvelles interrogations se posent : où et en quelles circonstances cette photos a été prise ?
Grâce aux passionnés d’histoire de l’aviation d’Aéroforum, la scène est vite été identifiée. Au cadrage près cette photo à probablement été utilisé pour la publication de cette carte postale qu’on peut voir sur l’excellent site de Claude Thollon-Pommerol : http://www.asoublies1418.fr/
La photo a été prise à Vesoul et la légende de la carte postale indique : « Vesoul, les Grandes Manœuvres de l’Est 1911. Biplans Farman pilotés par le Capitaine Casse et le Lieutenant Martinet«
En fait après avoir posé la question sur aéroforum, l’identification a été rapide, la photo est l’originale d’une carte postale des grandes manœuvres de 1911 sur l’aérodrome de Vesoul.
Pour en savoir plus sur ces grandes manoeuvres de l’Est qui eurent lieu du 5 au 15 septembre 1911, je vous recommande le Cahier des As Oubliés N°3 « L’aviation aux manœuvres, 1910-1913″ disponible sur http://www.asoublies1418.fr et cet article de Denis Albin sur son site : Les débuts de l’aviation militaires française 1911
Au sujet des pilotes, je peux préciser que le capitaine du génie Gilbert Félix Brutus Cassé (breveté militaire n°7 le 2 mai 1911) est né le 31 mars 1879 à Buenos Aires (Argentine) et le Lieutenant d’infanterie Robert Martinet, le 24 décembre 1885 à Ancon au Pérou. Ils avaient donc respectivement 32 et 26 ans.
Robert Martinet apprend à piloter à l’école Henry Farman à Mourmelon et obtient son brevet de pilote sous le N° 78, le 17 mai 1910. Il reçoit la Légion d’Honneur en 1912, mais trouve la mort au cours de la campagne en Orient.
Source des informations :
- Jacques Hémet
- Regis Biaux
- Lucien Morareau Aeroforum : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/ Les As oubliés de 14-18 : http://www.asoublies1418.fr Les escadrilles françaises de la guerre de 1914-1918 : http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/debut_aviation_militaire3.htm Aviatechno: http://aviatechno.net/brevets/images_brevets.php?image=78 L’histoire des cent premiers pionniers de l’aviation française par Yves Saint-Yves : http://passiondesavions.blogspot.fr/2010/10/lhistoire-des-cent-premiers-pionniers.htm
FARMAN F40 F-AHMF
L’avion au premier plan est le Farman F.40 (F-AHMF) avion conçu comme avion d’observation par Maurice et Henry Farman à la demande de l’Armée de l’Air dès 1915 et qui servit très souvent après guerre pour faire des « Baptêmes de l’air » Le Farman F.40 (n°6828) immatriculé F-AHMF (AHMF = Avions Maurice et Henry Farman) a appartenu à Henry et Maurice Farman du 12 janvier 1920 au mois d’octobre 1930, basé à Toussus-Le-Noble, a partir de cette date il a appartenu à Mr Larousse et basé à Paris jusqu’en janvier 33, son dernier propriétaire est Louis Gaubert de Ville d’Avray, l’avion étant basé à Toussus-Le-Noble.
Cette avion construit en 1912 équipé d’un moteur propulsif Renault de 80 Cv est l’avion le plus ancien qui participa au Deuxième tour de France des avions de tourisme en 1932. Il était piloté par Louis Gaubert, pilote ayant obtenu son brevet de pilotage en 1909 et qui avait gagné le rallye de Deauville en 1913.
Au second plan on peut voir le Schreck FBA.310 F-ALOS le seule avion amphibie qui participa au Deuxième tour de France des avions de tourisme en 1932.
Sources des informations :
Les avions Farman de J Liron collection DOCAVIA n°21 editions Larivières
Farman 200 n°1 F-AIYO
Le Farman 200 est un avion triplace de tourisme construit en bois avec une aile parasol permettant d’intégrer un pare-brise. Il est équipé d’un moteur Salmson 9ac (9 cylindres en étoile) de 120 Cv lui permettant d’atteindre 3100m avec une vitesse de croisière de 170 km/h.
L’avion est rayé du contrôle le 3 avril 1931 pour une raison inconnue, et c’est avec un nouveau CdN (3283 du 27 décembre 1932) qu’il est livré le 5 novembre 1932 à Léon Molon, ancien coureur automobile, pionner de l’aviation et créateur de l’Aéroclub « Jean Maridor » du Havre. Il restera basé au Havre-Bléville jusqu’en 1939, puis il est mis en vente le 16 juin de cette même année par la Société Commerciale d’Aviation, au nom de laquelle il est enregistré. Probablement réquisitionné par les allemands dès le début de la seconde guerre mondiale, on perd alors sa trace.
Le dernier Farman 200 construit, soit le n°20 de la série, est acquis par l’Aéro-Club de Normandie, dont il porte les couleurs, un bandeau bleu et rouge. immatriculé F-ALPF (c/n 7327 CdN 3045 du 11 janvier 1932) Il est basé sur le terrain du Madrillet (Rouen-Rouvray).
Source des informations :
Jacques Hémet
Alain Bétrancourt
Crezan Aviation : http://www.crezan.net/crezan.html
Aviafrance : http://www.aviafrance.com
Commande d’un avion Farman par Maurice Tabuteau
Commande d’un avion Farman par Maurice Tabuteau ©Denys Tabuteau |
Brevet de Pilote-Aviateur de Maurice Tabuteau ©Denys Tabuteau |
Ouvriers Farman en 1915
photo collection privée Roberto Gentilli |
Sources des informations :
DOCAVIA N°21 Les avions Farman
Aéroforums : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/index.php
Fond documentaire d’ile de France en Ligne : Usine Farman