Le décollage des quatre Republic F-84G Thunderjet de la « Patrouille de France » sur la base aérienne 112 de Reims en 1953. |
En 1952, la 3e escadre de chasse, formation stationnée sur la base aérienne 112 de Reims, fut désignée pour être l’ambassadrice de l’Armée de l’air à un meeting aérien organisé à Lyon. Dans la précipitation, une patrouille acrobatique composée de quatre Republic F-84G Thunderjet et conduite par le commandant Pierre Delachenal (commandant en second de l’escadre) fut mise sur pied… et une toute première « prestation d’ensemble » put être présentée à Épernay le 2 juin.
Les Republic F-84G Thunderjet de la « Patrouille de France », emmenés par le commandant Pierre Delachenal, photographiés en formation. En 1953, furent les équipiers du commandant les lieutenants Jean Dellac et Jean Petit de l’escadron de chasse 01.003 « Navarre » et les lieutenants Gaston Le Cong et Jean Villain du 02.003 « Champagne ». |
Pour l’année 1953, sur demande de l’état-major de l’Armée de l’air, le 1er commandement aérien tactique (1er CATac) désigna la 3e escadre de chasse de Reims unique formation aérienne équipée d’avions de combat en charge de représenter l’Armée de l’air aux meetings aériens programmés au cours de l’année. Et c’est lors du premier meeting de cette longue série, organisé le dimanche 17 mai à Alger, sur le terrain de Maison-Blanche, avec la participation des prestigieuses formations acrobatiques américaine (les Skyblazers), britannique et italienne, que Jacques Noetinger, commentateur officiel des meetings nationaux et ancien pilote de chasse, utilisa avec enthousiasme, pour la toute première fois, le patronyme national de « Patrouille de France » pour désigner la formation constituée par les quatre chasseurs rémois. La « formule-choc » frappa les esprits et cette appellation, qui fut retenue dans leur édition du lendemain par plusieurs quotidiens de la presse algéroise qui tinrent à saluer la performance des Thunderjet de la BA 112, fut finalement conservée lors du XXe Salon aéronautique de Paris-Le Bourget et lors d’autres meetings aériens. Elle fut, dès lors, définitivement acquise.
L’année suivante, l’état-major de l’Armée de l’air retint d’autres appareils pour constituer la « PAF » : des Marcel Dassault MD-450 Ouragan, avions mis en œuvre par la 2e escadre de chasse stationnée sur la base aérienne 102 de Dijon.
Auteur : Frédéric Lafarge, ancien conservateur du Musée de la BA 112 et de l’Aéronautique locale (Reims), chargé de relations publiques et délégué au patrimoine historique de la base aérienne 102 de Dijon. Mars 2013.
Sources :