La SAB (Société Aérienne Bordelaise) fondée avec le concours de Nieuport-Delage et des capitaux bordelais rachète la branche aviation de Dyle et Bacalan lors de sa liquidation judiciaire en septembre 1929. L’ingénieur Létang, nommé directeur général de la SAB, parvient à faire admettre la poursuite de la construction et des essais des appareils issus du bureau d’études de Dyle et Bacalan.
Vers la fin de l’année 1930 les services officiels de l’état lancent un programme de bombardier de nuit quadrimoteurs et demande que le trimoteur AB-15 soit modifié pour s’y conformer. La SAB étudie rapidement la conversion et le nouvel avion baptisé AB-20 reçoit quatre moteurs Lorraine Courlis 12 Fb de 500 Cv, deux dans le prolongement des fuselages latéraux et deux encastrés dans le bord d’attaque des ailes externes.
On peut identifier cet avion à coup surcomme étant un AB-20 grâce à ses moteurs, en effet les capots moteurs tels qu’on on peut les voir sur la photo ci-dessous laissent apparaître vers le haut les quatre tubes d’échappements du banc central des Lorraine Courlis 12 Fb dont les cylindres sont disposés en W. Son successeur l’AB-21 sera motorisé par des Pétrel 12 Ha de même puissance mais dont les capots moteur sont équipés de chaque côté, de trois gros orifices circulaires très caractéristiques servant à alimenter en air les six carburateurs du Pétrel . De plus on peut voir les mats qui soutiennent les ailes qui n’existeront plus sur l’AB-21
SAB AB-20 à Bordeaux-Merignac @Jacques Hémet
Après une assez longue mise au point, retardée par de mauvaises conditions atmosphériques, l’AB-20 effectue son premier vol vers le 15 janvier 1932 au mains du pilote Charles Descamps. Celui-ci habitué au pilotage du DB-70 réalise les essais constructeur en un temps record et le convoie en vol dès la mi-février vers Villacoublay ou il fera subir à ce mastodonte durant cinq mois toutes les épreuves de certification. Rentré à Mérignac en avril 1932, la première « forteresse volante » sera transformée en » avion-canon » par l’adjonction d’un canon de 75 amputé de la moitié de son tube. Celui-ci monté sur un bati-pivot par l’intermédiaire d’un système à rotule émergeait par un large sabord sur le coté gauche de l’appareil de manière à pouvoir tirer entre les deux mats haubanant l’aile.
Qui a pu avoir une telle idée digne d’un navire de la Royale?
Cet avion ainsi modifié est renommé AB-22 et après quelques vols à Mérignac part faire des essais d’armement à Cazaux. Le 19 septembre 1934, Charles Descamps procède en vol au tir de 5 obus, a chaque tir des plaques se détachent de l’intrados de l’aile. L’AB-22 fera encore quelques essais en vol sans tir de son canon et sera finalement réformé en octobre 1935.
A noter que l’envergure de l’AB20 oblige à effectuer son montage à Mérignac dans une position telle qu’il faut l’extraire du hangar latéralement en le faisant glisser sur des rails, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus un wagonnet étant placé sous chacune des jambes de l’atterisseur
Sur ces deux photos prises sur le terrain de Bordeaux-Mérignac, la dame qui pose devant ce quadrimoteur est celle présente devant le Potez 36 F-ALFH de l’article le précédent. La scène est donc postérieure au 14 avril 1931.
Sources des informations :
Jacques Hémet
Aéroforum : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/
encyclopedie MACH 1 éditions ATLAS
L’aéronautique à Bacalan par Jean Lacroze : http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article290.html