POTEZ 36 n°01 Prototype

Potez 36 n°01 Prototype début 1929 ©Jacques Hémet

Potez 36 n°01 Prototype début 1929 ©Jacques Hémet

Le Potez 36 a été à la fin des années vingt et au début des années trente à l’origine du développement de l’aviation de Tourisme en France. L’idée est de créer un avion biplace à « conduite intérieur » permettant à tous de monter dans l’avion en tenue de ville en s’abstenant du serre tête et des lunettes nécessaires alors dans un avion à cabine « Torpedo ». La cabine vitrée et l’aile haute monoplane permet ainsi de dégager la vue vers le bas. C’est René Labouchère (chef pilote, puis directeur des essais en vol chez Henry Potez) qui effectua le 1er vol du Potez 36 n°01 le 27 septembre 1928. Tout d’abord équipé d’un moteur en ligne Renault 4Pa de 80 ch, ce vol fut interrompu d’urgence au bout de 5 minutes, deux culasses du moteur à 4 cylindres ayant fondu. C’est de nouveau René Labouchère qui effectua le 6 février 1929 le 1er vol de ce prototype équipé cette fois d’un moteur en étoile Salmson 5Ac. 235 Potez 36  seront inscrits au registre civil français.Huit Potez 36 ont participé à la Coupe Dunlop Tour de France de 1931 et Vingt quatre dont le F-ALFU  de Jean Liétard ci-dessus ont participé au deuxième tour de France des avions de Tourisme de 1932Le F-ALQT qui fit partie de la flotte de l’aéroclub de Normandie en 1938 et survivra à la seconde guerre mondiale sera le premier avion restauré par les « Ailes Anciennes Le Bourget » pour être exposé au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget à partir de mai 1976, il est actuellement stocké dans les réserves du musée.

Potez 36-13 F-ALFH aéroclub du Sud-Ouest Bordeaux-Merignac @Jacques Hémet

Potez 36-13 F-ALFH aéroclub du Sud-Ouest Bordeaux-Merignac @Jacques Hémet

Le Potez 36/13 (cn2237) F-ALFH ici pris en photo à Bordeaux-Mérignac au tout début des année 30 appartenait alors à l’Aero-Club du Sud-Ouest depuis le 14 avril 1931, il fut revendu en mai 1936 à Roger Lenglade  (Fumel, Lot & Garonne) puis un an plus tard à Marceau Escubes, (Mirande, Gers) et pour finir en août 37 aux Ailes Populaires Constantinoises, (Constantine, Algérie)

Potez 36.13 F-ALFU de Jean Liétard c/n2249 enregistré le 28/04/31 baptisé "Namous" © Marie-Agnès Balu

Potez 36.13 F-ALFU de Jean Liétard c/n2249 enregistré le 28/04/31 baptisé « Namous » © Marie-Agnès Balu

Huit Potez 36 ont participé à la Coupe Dunlop Tour de France de 1931 et Vingt quatre dont le F-ALFU  de Jean Liétard ci-dessus ont participé au deuxième tour de France des avions de Tourisme de 1932
Potez 36-13 F-ALQT de l'aéroclub de Normandie © Michel Léveillard et Alain Bétrancourt

Potez 36-13 F-ALQT de l’aéroclub de Normandie © Michel Léveillard et Alain Bétrancourt

Le F-ALQT qui fit partie de la flotte de l’aéroclub de Normandie en 1938 et survivra à la seconde guerre mondiale sera le premier avion restauré par les « Ailes Anciennes Le Bourget » pour être exposé au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget à partir de mai 1976, il est actuellement stocké dans les réserves du musée.

Potez 36.13 F-ALUA de l'aéroclub du Languedoc © Jacques Hémet

Potez 36.13 F-ALUA de l’aéroclub du Languedoc © Jacques Hémet

Le F-ALUA est un Potez 36.13  c/n 2730 du 05/07/1932 doté du moteur  Salmson 7AC de 95 cv et de becs de sécurité. Cet avion a lui aussi  survécu à la réquisition au début de la seconde guerre mondiale par l’armée de tous les avions d’aéroclub. Il est transformé en Potez 36.21 le 01/08/47 en même temps qu’il est reimmatriculé F-PJCY. Il a été réformé le 17 novembre 1971.

 Fiche technique du Potez 36 n°01

Moteur  : Salmson 5 Ac (n°115003) cinq cylindres en étoile à refroidissement par air de 60 ch

Hélice : Merville série 231 N°3623

Longueur : 7,50 m

Envergure : 10,45 m

Profondeur de l’Aile : 2,00 m

Hauteur : 2,45 m

Surface Portante : 20,00 m2

Voie du train : 2,20 m

Poids à vide : 427 Kg

Poids en charge : 660 Kg

Vitesse max : 150 km/h au sol et 139 km/H  à 1000m

Vitesse d’atterrissage : 60 Km/h

Plafond : 3000 m

Source des informations

AVIONS N°170 juillet août 2009


SO-4050 VAUTOUR IIN n°348

SO-4050 Vautour n°348 sur la Base de Brétigny le 18 juin 1978 © Régis Biaux

Régis Biaux m’a prêté quelques diapositives du SO-4050 Vautour N° 348 et m’a autorisé à vous en faire profiter. Le SO-4050 Vautour est un avion  français biréacteur multirôles conçu par la SNCASO au début des années 50. 140 exemplaires furent construits, dont 30 exportés vers Israël. Le derniers Vautours ont été retirés du service actif à la fin des années 1970. Ce SO-4050 Vautour II N (n° 348) a fait son 1er vol le 29 juin 1959 fut livré à l’Armée de l’Air le 21 octobre 1959 et affecté à la 30 ème escadre de chasse tout temps (30e ECTT) basée à Tours puis à Reims. Il est immatriculé 30-FC. En 1966 l’avion arrive au Centre d’Essai en Vol (CEV) de Bretigny pour y effectuer des essais. En 1974, l’appareil est utilisé avec un nez de Mirage III pour des essais du radar Cyrano. Sa dernière mission fut l’expérimentation du radar RDI du Mirage 2000 en 1990.

SO-4050 Vautour sur la Base de Brétigny le 14 septembre 1980 © Régis Biaux
SO-4050 Vautour sur la Base de Brétigny le 09 septembre 1990 © Régis Biaux

Cet exemplaire unique (F-AZHP) fut alors sauvé par l’Association des Mécaniciens Pilotes d’Aéronefs Anciens (AMPAA) avec l’aide du CEV pour maintenir en vol un avion qui fut en 1959, le 1er chasseur bombardier supersonique de conception et fabrication 100% française (Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Ouest devenue Aérospatiale).

SO-4050 Vautour F-AZHP la Ferté-Alais 19 mai 1991 © Régis Biaux
SO-4050 Vautour F-AZHP BA112 Reims 2 juin 1991 ©Xavier Cotton

A partir de 1991, Il fut alors présenté dans plusieurs meetings aériens comme le dernier Vautour en état de vol dont celui de la Ferté-Alais et celui de la BA112 de Reims.

Voici un extrait d’un film vidéo pris le 9 juin 1992 lors du fameux meeting de la pentecôte à la Ferté-Alais, soyez tolérants sur la qualité car c’est à l’origine un film VHS que j’ai numérisé. Il s’agit de la présentation du dernier SO-4050 Vautour II N encore en état de vol à l’époque. Écoutez particulièrement le sifflement très aiguë des turboréacteurs ATAR 101 E3 ou E5 qui l’équipaient.

SO-4050 Vautour F-AZHP à Bretigny avant qu’il parte pour Orange ©Luc Clermin

En 2009, La BA127 a décidé de sortir le Vautour n°348 ainsi que plusieurs autres avions du hangar qui les abritait et les a positionnés en extérieur sur un parking avion. En 2010, devenant « gênant, ils ont été remorqués et déposés sur une ancienne aire d’essais réacteur

Vautour II N N°348 du CEV sur la BA115 d’Orange-Caritat ©Jean Pierre Martin Rosset

Depuis maintenant plusieurs années, il est en exposition statique sur la BA115 d’Orange-Caritat. On pouvait encore l’y voir en 2012.

Sources des informations :
Aéroforum : http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/
l’Association des Mécaniciens Pilotes d’Aéronefs Anciens : http://www.ampaa.fr/


Meeting aérien de Troyes sous une météo capricieuse (Matin)

Temps menaçant au meeting de Troyes ©Xavier Cotton

Malgré une météo très instable, le meeting du Grand Troyes organisé par Skyline Events ce 29 juin 2014 nous a réservé un beau spectacle et les 10 000 spectateurs présents ont été hautement récompensés par de superbes présentations en vol. Celui ci ayant commencé des le matin vers 10h30, je vais vous le présenter sur deux articles.

Sequoia F8-L Falco F-PLTB © Xavier Cotton

En premier nous avons assisté à la présentation tout en douceur de Philipe Duclos pilotant le Sequoia F8-L « Falco » construit par Serge Diabulewicz selon des plans conçus en 1955 par Stellio Fratti.

North American OV-10B Bronco F-AZKM du Musée Européen de l’Aviation de Chasse ©Xavier Cotton

Ensuite nous avons eu le droit à une véritable chorégraphie du North American OV-10 Bronco du Musée Européen de l’Aviation de Chasse de Montélimar. Alain Bès en véritable virtuose fit évoluer  ce biturbopropulseur de reconnaissance et d’attaque au sol dans un mouchoir de poche , enchaînant les figures classiques de la voltige aérienne et nous gratifiant d’une superbe finale en S lui permettant de perdre rapidement de l’altitude et d’un atterrissage  extrêmement court estimé à 50 m entre le toucher des roues et l’arrêt total de l’avion, et pour finir une sortie de piste à angle droit grâce à la grande liberté de manœuvre de sa roulette de nez.

North American T6-M0 Zéro F-AZZM Amicale Jean Baptiste Salis©Xavier Cotton

Sur la photo ci-dessus, décollage du célèbre T6 de l’Amicale Jean Baptiste Salis (AJBS) maquillé en Zéro japonnais piloté par Pierre Fages

Puis ce fut le tour de quelques avions qui vont rappeler des souvenirs à mon ami le « Captain Mike », en effet Saint-Dizier Aéro-Rétro qui participe à la mise en œuvre de plusieurs avions antiques, en liaison avec l’Aéroclub de Saint-Dizier, est venu avec la totalité de sa flotte présentée en vol.

PA-19 F-BVOZ et piper J3 Cub F-PCMM de l’aéroclub de Saint-Dizier ©Xavier Cotton

Tout d’abord, deux avions de l’Aéroclub de Saint-Dizier, le PA-19 (construit en 1954) dérivé du célèbre Piper J3 « Cub » de 1954,  et le Piper J3 « Cub »  historique qui participa au débarquement du 6 juin 1944.

Boeing Stearman PT17 F-AZGR ©Xavier Cotton
MS317 F-BFZK ©Xavier Cotton

Ainsi que deux avions appartenant à des privés, tout d’abord le Boeing Stearman PT17  F-AZGR et le Morane Saulnier MS317 F-BFZK, le tout accompagné par du superbe Waco  F-AZLC (http://www.waco-f-azlc.com/) modèle UPF-7 lui aussi basé à Saint-Dizier appartenant à Cyril  Touzet et Norbert Gaine tout deux pilotes de chasse.

Waco F-AZLC © Xavier Cotton

Construit en 1941, celui-ci est arrivé en France en 1991 grâce à Lucien Canu, qui décide de troquer le moteur de 220 chevaux originel pour un moteur plus performant : le célèbre Pratt & Whitney WASP Junior R-985, 9 cylindres en étoiles qui  développe 450 chevaux et anime une hélice tripale à vitesse constante.

Fouga Magister F-AZNK ©Xavier Cotton

Malgré le temps qui tournait de plus en plus à la pluie ce Fouga Magister de l’association Nostalgair piloté par Jean Michel Courtot nous gratifia d’un superbe break à l’arrivée.

Yak 11 D-FJII des casques de cuir ©Xavier Cotton

Sous un ciel de plus en plus plombé par la menace de pluie le Yak 11 de l’association des casques de cuir nous ravit de ses arabesques réalisées a grande vitesse.

Ce Yak fut construit en 1952 dans les ateliers Yakovlev.  Il fait partie d’un lot de 40 appareils  dont Raymond Capel découvrit l’existence en Egypte en 1982. Salis Aviation négocia le rachat du lot et le contrat put être signé en juin 1983. Il fallut alors organiser le démontage de 41 machines à l’abandon dans le dépôt d’El Khanda, dans le delta du Nil, la mise en conteneurs, le transport par camion vers le port d’Alexandrie, et le chargement sur un bateau à destination de Marseille.
Arrivé en France avec les autres appareils du lot, il fut acquis et restauré par Philippe Joyet, un ami proche de la famille Salis, à Lausanne où il fit son premier vol post-restauration en 1994. Il fut basé à Lons jusqu’en 2005 puis en Allemagne jusqu’en juin 2011, date de son acquisition par l’association « les Casques de Cuir ». Il porte les couleurs du Yak-9 du Lieutenant Roger Sauvage (Normandie-Niemen)
T6 F-AZBQ de l’Amicale Jean-Baptiste Salis ©Xavier Cotton

Et pour finir la matinée le « Zéro »vert, le T6  jaune et le SNJ-5 gris (Version marine du T6) nous gratifièrent d’un vol en patrouille, Le commentateur nous assura qu’après l’averse qui allait tomber pendant la pause de midi le plafond et la visibilité allaient nettement s’améliorer durant l’après midi.

SNJ-5 F-AZRB de Blois @Xavier Cotton

Liste de liens en relation avec les avions présentés :

 
Musée Européen de l’Aviation de Chasse de Montélimar : http://www.meacmtl.com/
Amicale jean Baptiste Salis : http://www.ajbs.fr/
Aéroclub de Saint-Dizier : http://aeroclubstdizier.free.fr/
Saint-Dizier Aéroretro : http://www.stdizieraeroretro.com/
L’association les Casques de Cuir : http://lescasquesdecuir.com/col-yak.php 

Cazaux Histoire de la base aérienne 120 « Commandant Marzac »

Cazaux

Histoire de la base aérienne 120
 « Commandant Marzac »
Robert Galan
Préfaces du Colonel Laurent Thiébaut et du Général d’armée aérienne Denis Mercier


Ce livre, illustré de plus de 120 photographies inédites, paraît à l’occasion du centenaire de la base aérienne de Cazaux et des 80 ans de l’armée de l’air.
Entre l’océan et l’étang de Sanguinet, dans un cadre paradisiaque, la base aérienne 120 « Commandant Marzac » est une complexe machine de guerre dont ce livre retrace la grande et la petite histoire. L’ouvrage se décompose en 7 chapitres : de la création de la base aérienne au Cazaux du XXIe siècle tout en évoquant le rôle du site dans les deux conflits mondiaux.

Dans une première partie, Robert Galan revient sur la création de la base qui fut un centre d’instruction au tir avant la Première Guerre mondiale, sous l’impulsion du commandant Marzac –
officier aussi clairvoyant dans son appréciation du rôle de l’arme aérienne dans les conflits futurs,
qu’ingénieux lorsqu’il s’agira de faire vivre la base avec les moyens du bord.

Dans les chapitres suivants l’auteur évoque le rôle du site durant la Grande Guerre et la 2ème Guerre
mondiale. « Si au tout début de la guerre, en 1914, le site de Cazaux fut délaissé. » L’été 1915, Cazaux faisait son entrée dans l’histoire de l’aviation en devenant « l’Ecole de tir aérien de Cazaux ». Durant le 2e conflit mondial, « la base n’est pas oubliée dans le plan de bataille français. En mai 1940, l’école devint Ecole de perfectionnement de tir et de bombardement ». Sous l’occupation « rapidement elle devint un camp d’entraînement pour Ergänzungsgruppe JG51 et 54 équipés de Bf-109E. »
Au lendemain de la guerre la base se réorganise : « les groupes de bombardement furent transformés en groupes de transport, les mitrailleurs et navigateurs reconvertis en navigateurs et radiotélégraphistes de bord. (…) Une instruction ministérielle porta création de l’École de mitrailleurs, navigateurs et bombardiers sous le nom de base école 2/706. »

Mais ce n’est qu’en 1962 que le site deviendra base aérienne BA 120. La guerre froide est alors une réalité et la base un élément de l’éventuelle riposte nucléaire. Elle accueille les Mirage IV porteurs de l’arme nucléaire, le Centre d’études et d’instruction des armes nucléaires, biologiques et chimiques et organise des campagnes de tir aérien où les aviateurs s’exercent avec des munitions réelles. Plus tard, s’ajouteront les escadres de chasse et leurs célèbres Alpha Jet, un escadron d’hélicoptères et l’étonnant Squadron des forces aériennes Singapouriennes.
« Cent ans ont passé depuis que le Capitaine Marzac a découvert, (…), le site dans lequel allait se
nicher, puis croître et s’épanouir, la base de Cazaux. Le site n’a pas changé… ». Pourtant la base aérienne de Cazaux est devenue la plus grande base aérienne de France, et une composante incontournable de l’économie du secteur.

Cazaux Histoire de la base aérienne 120 « Commandant Marzac »
Robert Galan
Editions Privat
143 pages – 24,50 €TTC
ISBN : 978-2-7089-9248-1


Histoire de l’armée de l’air et des forces aériennes françaises du XVIIIe siècle à nos jours

Histoire de l’armée de l’air
et des forces aériennes françaises

du XVIIIe siècle à nos jours
Sous la direction de Jean-Marc Olivier

Cet ouvrage paraît à l’occasion des 80 ans de l’armée de l’air française.
Cet ouvrage de Claude Carlier, Sylvain Champonnois, Pascal Gaste, Claire Juilliet, Éric Mahieu, Jean-Marc Olivier et Gaëtan Sciacco constitue une référence pour tous ceux qui veulent se plonger dans« cette épopée fascinante que représente l’histoire des forces aériennes françaises, dont l’histoire de l’armée de l’air est indissociable ».
Pour Jean-Marc Olivier : « Cette nouvelle histoire des forces aériennes françaises se veut la plus totale possible afin de mieux comprendre comment la France a pu conserver un rang élevé dans la
hiérarchie des forces aériennes mondiales pendant plus d’un siècle. Cette question du maintien à un
haut niveau des forces aériennes constitue un fil directeur (…) dans cet ouvrage. »
Si l’histoire trouve ses racines dès le XVIIIe siècle avec les premiers ballons destinés l’observation
aérienne. C’est « dès le début du XXe siècle que l’aviation militaire va véritablement prendre son essor. Forts de leur esprit d’innovation, (…) des Français vont relever les défis les plus insensés (…). Ils vont donner à la France les fondements d’une aviation militaire qui deviendra vite un exemple dans le monde entier (…)», comme le rappelle le Général d’armée aérienne Denis Mercier.
En 1909, le pays de Blériot dispose déjà d’appareils opérationnels. Lors de la Première Guerre
mondiale, l’aviation devient la 5e arme du dispositif militaire français et « au sortir de la guerre, l’armée française victorieuse dispose d’un énorme parc aérien.(…) En 1919, la force aérienne française est la première au monde. », comme le souligne Eric Mahieu. Mais au fil du temps, les appareils français perdent leur suprématie face aux avions produits par les autres pays et à la fin des années 1920, la France possède une aviation mal adaptée à ses besoins futurs.
« La fin des années 1920 et le début des années 1930 ont marqué l’institutionnalisation et la création effective d’une armée de l’air indépendante ». Claire Juilliet souligne la « hausse de l’intervention de l’Etat et du pouvoir politique dans la définition des missions qui sont dévolues à l’armée de l’air dans l’organisation de l’industrie aéronautique. »

Le livre traite également de l’armée française dans la seconde guerre mondiale. Au début du conflit la politique aérienne de la France apparaît « ambitieuse et raisonnée » mais errances stratégiques et tactiques, entre autres, ne permettent pas de construire une armée de l’air performante. L’armistice marque « une volonté réelle de l’Allemagne de briser cette armée ». Et à la sortie du conflit, l’industrie aéronautique a pris un retard important.

Sylvain Champonnois et Claude Carlier évoquent l’après-guerre qui est marqué par trois innovations : la bombe atomique, le missile balistique et l’avion à réaction, trois mutations stratégiques fondamentales. Et c’est dans les années 1960, en accédant à la capacité nucléaire, que la France s’affirme comme la troisième puissance à la surface du globe.

Durant la période qui suit (1975-1991), il est nécessaire de faire évoluer la situation « pour rétablir un certain équilibre entre dissuasion nucléaire, (…), et forces de combat classiques », comme le souligne Gaëtan Sciacco. Il aborde dans un dernier chapitre, la nécessité d’adapter la force aérienne au nouveau contexte géopolitique et économique.
Cet ouvrage prouve combien ces quatre-vingts années d’existence de l’armée de l’air sont une chance pour la France et montre comment une passion constante pour la conquête de l’air a su donner naissance à l’armée de l’air française, corps de défense décisif pour la protection de l’espace aérien national et international.
Références du livre :
Histoire de l’armée de l’air et des forces aériennes françaises du XVIIIe siècle à nos jours
Sous la direction de Jean-Marc Olivier
Parution le 26 juin 2014
Editions PRIVAT
Collection : Histoire
550 pages – 23 €TTC Prix de lancement jusqu’au 19 juillet inclus : 12 €
ISBN : 978-2-7089-5252-2

Vol sur Gloster Meteor à Bône (Algérie)

vol de patrouille à Bône (Algerie) en 1961avec de haut en bas : le Gloster Meteor 346-QN , le B-26 N « INVADER »  »44-34213″ (c/n 27492) et le MD315R Flamand n°26 (collection privée Michel Quillien)

Affecté  à Bône (Algerie), Michel Quillien qui était mécano à l’escadrille de chasse de nuit ECN 1/71 parrainée par la 30 ème escadre de chasse (basée à Reims) eu l’occasion de faire son premier vol d’essai sur l’un des deux Gloster Meteor que possédait encore celle-ci. D’abord renforcé par trois Gloster Meteor en 1959, l’escadrille en compta jusqu’à six en janvier 1960. Ceux ci quittèrent  définitivement l’ECN 1/71 en octobre 1961. Les séries de codes « F-SDHx » et « F-SEQx sont attribués aux machines.

Carnet de vol ©Michel Quillien

Comme le montre un extrait de son carnet de vol, le 28 août 1961, il participa à ce vol d’essai de 50 minutes sur le Gloster Meteor 346-QN n°41 (F-SEQN NF11-41 sur la photo ci-dessus) avec pour pilote le lieutenant Eugêne.
Michel Quillien témoigne « Lorsque j’ai fait mon vol d »essais sur le « Gloster-Météor NF11-41, le mécano qui m’a « brêlé » (attaché les ceintures ndlr) dit: Good luke, Rengaine »Quilbus ». car nos pilotes de l’ECN1/71 avaient comme indicatif « Rengaine »suivi d’une couleur attribuée à chacun d’eux. C’est ainsi que ce surnom de « Quibus » m’a suivi tout au long de ma carrière dans l’Armée de l’Air!
Le Lieutenant Eugêne était un pilote fougueux et pour mon premier vol j’ai été servi, nous volions si bas au-dessus de la mer que les réacteurs aspiraient un peu d’eau!!
Ce pilote qui devait rejoindre la Patrouille de France à l’issue de son séjour en A.F.N, s’est malheureusement tué en « Flamant » avec son équipage à EL-OUED (Guémar)  .« 

Le deuxième Gloster-Meteor de l’ECN1/71 à Bône (Algérie), le 346-QC n°19 (collection privée Michel Quilllien)

Sources des informations :
Michel Quillien
Traditions de l’armée de l’air : http://www.traditions-air.fr/

Meeting de clôture du Championnat de France de Voltige Aérienne à Falaise

Meeting de clôture
du Championnat de France de Voltige Aérienne 
Falaise
Samedi 28 juin 2014

Cette année Le Championnat de France de Voltige Aérienne aura lieu à Falaise-Mont d’Eraine (Calvados) du 24 au 28 juin et sera clôturé par un meeting le samedi 28 juin.
De 15h00 à 16h40 vous pourrez assister à la compétition de libre intégrale avec en particulier la participation de nos deux champions du monde de voltige aérienne 2013 : Le capitaine François Le Vot et Aude Lemordant.
On y  verra aussi des machines anciennes comme un Piper L 4 H (Piper J3 Cub en version militaire) aux couleurs américaines du débarquement (à lire les articles dans les derniers numéros de Piloter magazine ou d’Info Pilote), ou un De Havilland DH 82 Tiger Moth aux couleurs Britanniques, On espère également qu’un Boeing Stearman PT 17 puisse venir. Le commentaire sera assuré par Ivan Hairon. L’entrée est libre
Pour plus d’informations : http://falaisevoltige14.fr

Les cent ans de l’Aéroport du Bourget

Le Centenaire de l’Aéroport du Bourget

Dimanche 13 juillet 2014

Le Bourget

Vous pourrez assister à une cinquantaine de présentations en vol et profiter des nombreux avions exposés sur le tarmac résumant un siècle d’activité aérienne au Bourget. Concernant les avions de légende, cela ira du Morane de Louis Blériot à l’avion de Roland Garros, d’une réplique en état de vol venue spécialement des USA du « Spirit of Saint-Louis » de Charles Lindbergh  aux YAK du Normandie-Niemen, mais les avions de l’épopée commerciale (DC3, Lockheed etc…) à l’aviation d’affaire ne seront pas oubliés. Des voitures de collection y seront aussi exposés. L’Armée de l’air qui fête ses 80 ans sera bien représentée par la présence de la Patrouille de France, de l’Équipe de voltige de l’Armée de l’Air. Vous pourrez aussi voir une superbe démonstration du Rafale de l’Armée de l’Air et tester vos capacités à piloter sur les simulateurs de l’Armée de l’Air.


Programme des vols du 13 juillet 2014

12h30     1 Blériot XI-2 + 1 MS G + 1 MS H
12h43     1 Triplan + 1 Albatros + 2 SE5
12h59     1 MS 230 + 3 MS 317
13h16     1 Waco
13h25     1 Stinson + 1 Travel Air + 1 Staggerwing
13h40     1 Storch
13h48     2 Flamant (MD311 + MD312)
14h04     1 Extra 330 (Cath.Maunoury)
14h13     1 Piper J3 L4
14h20     1 Hawker Hurricane
14h27     1 Mosquito
14h36     1 MS 760 + 1 Alizé + 1 MS 733
14h57     1 + 4 Yak
15h12     2 DC3 + 1 Catalina + 1 L12
15h30     8 Alphajet de la PAF
15h45     1 C160 + 34 parachutistes
16h00     1 Falcon 7X
16h16     1 Skyraider + 1 P51
16h31     2 CM170 Fouga Magister
16h42     1 Rafale
16h51     1 Extra 330 (Équipe de voltige de l’armée de l’air)

Dimanche 13 juillet 2014 de 11 h 00 à 17 h 00
Entrée: 10 euros Adultes et 5 euros Enfants
Parking GRATUIT

Source des information :
L’aéroclub de France : http://www.aeroclub.com/
L’armée de l’air :http://www.80ans-armeedelair.fr/centenaire-de-laeroport-du-bourget


Arrosage à L’aéroclub de Normandie en 1932

Les membres de l’Aéroclub de Normandie ©Alain Bétrancourt
L’ambiance dans les aéroclubs a toujours été conviviale comme en témoignent ces deux photos d’un arrosage organisé en 1932  par l’aéroclub de Normandie dans son hangar sur l’aérodrome de Rouen -Le Madrillet. 
Sur la photo ci-dessus nous pouvons identifier cinq membres du Bureau de l’Aéroclub de Normandie de 1932 : en partant de la gauche vers la droite en deuxième place Jean Horlaville secrétaire général, en quatrième place l’homme moustachu, Louis Antier président, en cinquième place Jean Bétrancourt, trésorier, et en neuvième position  Émile Antérion  secrétaire adjoint, moustachu lui aussi.
Sur la photo ci-dessous : de gauche à droite en deuxième position Jean Horlaville, puis Louis Antier.
Je compte sur les spécialistes de l’histoire de l’Aéroclub de Normandie pour m’aider à identifier d’autres personnes sur ces photos

Les membres de l’Aéroclub de Normandie ©Alain Bétrancourt

Air 14 à Payerne en Suisse

Air 14 
Payerne 
Suisse
30/31 août et 6/7 septembre 2014 
Afin de fêter dignement le centenaire de l’armée de l’air suisse, mais aussi le 50eme anniversaire de la Patrouille Suisse et le 25eme anniversaire de la « PC7 Team », Les Forces aériennes suisses seront très heureuses de vous accueillir à Payerne pour une présentation exceptionnelle qui se déroulera sur 2 week-end (30/31 aout et 6/7 septembre 2014)  Ce sera, pour elles, le moyen unique de remercier la population pour son soutien au cours de cette période, souvent agitée, même si, aujourd’hui, le ciel européen s’est un peu calmé.
PC7 Team suisse au meeting de Reims (28/06/2009) ©Liliane Cotton
Deux weekends et quatre thèmes : 
Les quatre jours de démonstration auront un thème différent présentant les quatre domaines de compétence de l’aviation militaire à travers leur passé, leur actualité et leur avenir. Le samedi 30 août sera placé sous le signe de la reconnaissance (« The Sky Outwatch« ), premier rôle attribué à l’aviation militaire. La capacité air-sol (« Above the battlefields ») sera le thème du dimanche 31 août. Les combats aériens ayant pris ensuite  une importance capitale, c’est la défense aérienne (« The siprit of Air défense ») qui animera le samedi 6 septembre. Enfin, le transport aérien (« Heavy Métal and Evolution ») sera le thème de la journée de clôture du dimanche 7 septembre. Ces thèmes représentent le fil rouge et chaque journée proposera un programme différent. Néanmoins le spectacle sera aussi assurés par sept démonstrations de formations par jour et un total de 170 avions par weekend.
Parmi les présentations d’exception on pourra noter celle d’un Messerschmitt Me262, du seul et unique C-36, un premier exemplaire d’essais du Bombardier CSéries qui entrera en service auprès de la compagnie Swiss. Le B-17 « Sally B », Un F-86 «Sabre» et un MiG-15. Un B-707 AWACS, un B767 «Tanker» et un C-17. Un F-16 block60  grec. 
Un drone «Harfang» de l’Armée de l’air française devrait filmer en direct le meeting et transmettre les images sur quatre écrans géants. Yves Rossi surnommé « Jetman » sera également présent et volera avec son aile en carbone équipée de 4 réacteurs, les quatre jours avec trois caméras GoPro (deux sur l’aile et une sur le casque) afin de vous faire découvrir sa vision du vol. Le dernier dimanche, une énorme surprise est prévue comme bouquet final d’Air14!!
Vous pouvez télécharger le programme détaillé par weekend sur le site d’AIR14 :
 http://www.air14.ch/internet/air14/fr/home/Programme/vue_ensemble.html

PC7 Team suisse au meeting de Reims (28/06/2009) ©Liliane Cotton

Informations pratiques

Il reste encore des places pour les bénévoles, ceux-ci auront les boissons et repas gratuits et recevront un T-shirt vintage pour chaque jour de présence.
À l’instar de toute autre grande manifestation en Suisse, l’impact le plus important sur l’environnement étant celui provoqué par le déplacement des spectateurs en voitures individuelles, il sera préférable de se déplacer en train pour se rendre à Air14. 75 000 places de parking seront toutefois disponibles avec un bonus à ceux qui  qui pratiquant le covoiturage rempliront leur voiture : le parking gratuit ! 

Afin de faire face à la demande très importante d’hébergement durant le show Air14 à Payerne, Estavayer-le-Lac/Payerne Tourisme fait appel à l’accueil et la générosité de la population broyarde !
Alors que les hôtels et les chambres d’hôtes affichent complet durant les deux week-ends de la manifestation, l’Office du tourisme met à disposition une plateforme d’échanges gratuite afin que logeurs et logés puissent être mis en contact. Tout en sensibilisant sur l’aspect non lucratif de la mise à disposition d’une chambre ou d’une grange, l’Office rappelle également l’importance de la qualité de l’accueil pour l’image de la région.  
Les billets sont disponibles en prévente sur www.air14.ch ou à tous les guichets des gares de Suisse et sur le site de la CFF. En achetant d’avance vos billets, vous gagnerez du temps et de l’argent en économisant jusqu’à 33%.

L’application Air14 est disponible aussi bien pour Apple que pour Androîd :

https://play.google.com/store/apps/details?id=com.swisscom.air14      https://play.google.com/store/apps/details?id=com.swisscom.air14
Source des informations : 
Site Officiel Air14 Payerne : http://www.air14.ch/
Avia News : http://psk.blog.24heures.ch/  

Compagnie Ferroviaire Suisse : http://www.cff.ch/home.html

Premier vol réussi pour l’avion solaire « Solar Impulse 2 »

L’avion suisse Solar Impulse 2, uniquement propulsé à l’énergie solaire, a entamé tôt lundi son premier vol d’essai sur la base aérienne de Payerne, dans le centre de la Suisse. Le pilote d’essai allemand Markus Scherdel étant aux commandes, Solar Impulse 2 s’est élancé sur la piste, propulsé par ses quatre moteurs électriques alimentés par 17.200 cellules solaires. Markus Scherdel avait aussi effectué le premier vol de la précédente version de l’avion en juin 2009.  Après quelques centaines de mètres, Solar Impulse 2 a pris lentement l’air porté par son immense aile de 72 m d’envergure : autant qu’un Airbus A380, mais pour un poids de 2.300 kg, 150 fois moins que l’avion géant d’Airbus.. Ce premier vol a duré 2 h 17, soit une demi-heure de plus que ce qui était initialement prévu.
L’appareil doit suivre un programme d’essais en vol pendant tout l’été au dessus de la Suisse. Après une heure dans les airs le directeur de vol a souligné qu’« aucun problème n’a été détecté sur le système électrique et de propulsion et la stabilité de l’avion est bonne ».

Solar Impulse 2 doit se lancer en 2015 dans une tentative de tour du monde avec ses pilotes, André Borschberg, un ancien pilote militaire, et Bertrand Piccard, le petit-fils de l’aventurier Auguste Piccard, qui ont déjà accumulé une solide expérience avec le premier prototype. Ils ont volé à travers l’Europe, puis jusqu’au Maroc, avant de traverser les États-Unis en mai 2013
En 2010, l’avion solaire avait effectué un vol sans escale de 26 heures, démontrant sa capacité à accumuler suffisamment d’électricité durant le jour pour continuer à voler de nuit.
Mais cette fois, Solar Impulse 2 devra pouvoir voler plus de 120 heures d’affilée, cinq jours et cinq nuits, le temps dont il a besoin pour traverser le Pacifique ou l’Atlantique.

1914-2014 : la BA 102 de Dijon a 100 ans ! (2ème partie : 1940-2014)

S’il est une base aérienne historique en France, c’est bien celle de Dijon, entrée en service un peu avant la Première Guerre mondiale. Mais quelles ont été les principaux faits marquants ayant ponctué la « vie » de cet aérodrome militaire centenaire figurant depuis sa création parmi les plus importantes plates-formes aéronautiques de l’Armée de l’air ?

À compter de juin 1940 et pendant plusieurs mois, l’occupant retint sur l’aérodrome, devenu le « Frontstalag 155 », quantité de prisonniers de guerre – trente mille y furent internés – auxquels fut confiée, notamment, la remise en état des lieux. Consciente du potentiel offert par les installations de la base bourguignonne, la Luftwaffe y installa une école de perfectionnement au bombardement, unité qui, dénommée IV/KG 55 et dotée de Heinkel 111, ne devait quitter Dijon qu’au printemps 1944. Pendant toute la durée de la guerre, l’aérodrome fut le lieu d’implantation d’un état-major, celui de la Flieghorst Kommandantur 17/VII. En ce qui concerne l’infrastructure de la base, une piste en dur – qui avait été mise en chantier au tout début de 1940 – fut construite, de même que de nombreux abris camouflés d’avions ainsi que des installations de toute nature telles que des soutes à essence et à munitions. La base, également lieu de maintenance des appareils de la Luftwaffe stationnés dans l’est de la France et de ravitaillement des avions engagés dans les opérations en mer Méditerranée, se dota début 1943 de plusieurs escadrilles appartenant à une escadre dédiée à la chasse de nuit : la Nachtjagdgeschwader 4. Équipées de chasseurs moyens Messerschmitt 110 et de Dornier 217 dotés de radars de poursuite, ces escadrilles opéraient en fonction des détections effectuées localement par les stations radar de la « ligne Kammhuber », système de défense mis sur pied par l’Allemagne pour protéger son territoire.

Alors que l’activité était foisonnante sur la base, ses installations – et, avec elles, les troupes qui étaient stationnées sur l’aérodrome – finirent par être durement éprouvées, harcelées qu’elles furent par les bombardements alliés. Des bombardements conduits avec efficacité, en dépit de l’action énergique qui fut celle des batteries de défense anti-aérienne positionnées aux abords immédiats du terrain. Le premier fut celui du 28 mars 1944, au cours duquel, en cinq vagues, quantité de Boeing B-17 de la 8th Air Force larguèrent quatre cents tonnes de bombes. Aux considérables dégâts causés ce jour-là par les forteresses volantes américaines s’ajoutèrent d’autres destructions. En effet, la base eut encore à subir un raid opéré par la Royal Air Force dans la nuit du 9 au 10 avril, un mitraillage au sol particulièrement efficace réalisé le 23 avril par des chasseurs North American P-51 Mustang et un important bombardement opéré deux jours plus tard par l’aviation américaine, le tout avant que, le 14 août, l’aérodrome soit pilonné une dernière fois, par quatre-vingt-trois Consolidated B-24 Liberator. L’armée allemande dut se résoudre à évacuer la base, ce qu’elle fit le 10 septembre, après avoir pris soin de la rendre inutilisable, notamment par la destruction de sa tour de contrôle, de soutes et d’abris et de son infrastructure électrique. Il ne resta de l’aérodrome qu’un champ de ruines jonché de gravats et de ferraille et parsemé de carcasses d’avions. Dijon libérée, les troupes américaines s’emparèrent aussitôt des lieux – qu’elles redésignèrent « Y-9 » – et, après une remise en état du terrain, s’attachèrent à prolonger la piste de manière à faciliter les mouvements des unités qui, sans tarder, prendraient pied sur le site : les 111st Tactical Reconnaissance Squadron et 35th Night Fighter Squadron, ainsi que le 320th Bomb Group, unité dotée de Martin B-26 Marauder qui, de novembre 1944 à mars 1945, s’envolant de Dijon, pilonnèrent sans relâche les villes et installations stratégiques du IIIe Reich.

Si la remise en état des infrastructures de l’aérodrome demanda plusieurs années, la base – successivement dénommée « base équipée 102 » (1944), « base escale principale » (1946) et « détachement de base aérienne » (1947) – ne tarda pas, néanmoins, à renouer avec les heures fastes qui furent les siennes avant-guerre. En 1949, avec l’implantation en Bourgogne de la 2e escadre de chasse en provenance d’Allemagne, la « base aérienne tactique 102 » devint la première plate-forme de l’Armée de l’air à voir évoluer des chasseurs à réaction. Le choix de la France s’était porté sur un appareil britannique, le De Havilland 100 Vampire, avion qui, rapidement, équipa les deux escadrons relevant de la « nouvelle » escadre dijonnaise : le prestigieux escadron de chasse 1/2 « Cigognes » aux traditions puisant dans les combats de la Grande Guerre et l’EC 2/2 « Alsace ». La 2e escadre perçut toutefois dès 1953 de nouveaux chasseurs : des MD 450 Ouragan, appareils sortis des ateliers de l’avionneur Marcel Dassault, concepteur du premier chasseur à réaction de construction française. L’avion s’avéra plus performant que son prédécesseur ; malheureusement, comme pour le Vampire, la « prise en main » du nouvel appareil se traduisit par de nombreux accidents.

En juin 1955, l’emprise de la base, devenue « base aérienne d’opérations 102 », s’accrut notablement avec l’acquisition de terrains situés sur le territoire de Neuilly-lès-Dijon, ceci pour permettre la construction d’une piste en dur de 2 400 mètres de longueur répondant aux normes édictées par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, alliance militaire à laquelle la France avait adhéré en 1949.

Dès 1956, l’escadre dijonnaise se sépara de ses Ouragan et perçut un nouveau chasseur construit par Dassault : le MD 454 Mystère IVA. À l’automne, en toute discrétion, cet avion supersonique en piqué s’envola à destination du Proche-Orient pour y prendre part, sous les couleurs de l’aviation israélienne, aux opérations déclenchées pour reprendre le contrôle du canal de Suez, nationalisé par le président égyptien Nasser. C’est cet avion qui, à partir de 1957, équipa la Patrouille de France, formation acrobatique dont le nombre d’appareils – qui passa de cinq à douze en quelques années – stationnèrent à Dijon jusqu’au transfert de la PAF en 1962.

En 1961, un nouvel appareil fit son apparition à Dijon : l’AMD Mirage IIIC, chasseur choisi pour équiper les deux escadrons de la 2e escadre de chasse, qui fut la première formation de l’Armée de l’air à être dotée de ce fleuron de l’industrie aéronautique nationale. Premier avion supersonique français, le Mirage IIIC était même capable de vitesse bi-sonique ; il pouvait en outre, propulsé par une fusée d’appoint SEPR 841, atteindre la stratosphère pour y réaliser des missions d’interception. Le pilotage de ce chasseur à aile delta nécessitant un apprentissage approfondi, l’Armée de l’air se dota d’une unité spécialisée dans la formation et le perfectionnement des pilotes sélectionnés pour évoluer sur cet appareil, et cette mission échut à l’EC 2/2 « Côte-d’Or », escadron qui avait été recréé en 1965 et auquel fut confiée l’année suivante la mission de « transformation opérationnelle » de l’ensemble des pilotes de chasse de l’Armée de l’air affectés au sein d’unités dotées de Mirage III. À cet effet, cette unité perçut des biplaces Mirage IIIB, conservant néanmoins plusieurs monoplaces pour le « lâcher » des pilotes en solo. Ce fut, pour la base dijonnaise, le point de départ d’une nouvelle aventure : celle d’abriter un escadron qui ne tarderait pas à être qualifié d’ « Académie de la chasse ». Une académie qui formerait également quantité de pilotes et de mécaniciens venus du monde entier…

En décembre 1965, les installations civiles jouxtant l’aérodrome militaire, elles aussi en plein développement, virent le lancement officiel d’une compagnie aérienne régionale : Air-Bourgogne. Quelques mois plus tard débuta sur la BA 102 le tournage d’une série télévisée qui, par son succès, permit à la base dijonnaise – et à ses aviateurs – d’être connue de tous les téléspectateurs français : Les Chevaliers du Ciel, série adaptée d’une bande dessinée créée par Jean-Michel Charlier, scénariste, et Albert Uderzo, dessinateur, narrant les exploits des lieutenants Tanguy et Laverdure.

En 1968, une version plus moderne du Mirage III fut livrée aux escadrons dijonnais : la version E, dotée d’un radar Doppler permettant la navigation à basse altitude par tout temps.

Le 2 juillet 1984, un demi-siècle jour pour jour après la création de l’Armée de l’air, un nouvel oiseau fit son nid sur la BA 102 : le Mirage 2000 C, dernier-né des chasseurs produits par l’avionneur Marcel Dassault, appareil que cette base fut la première à mettre en œuvre. Son évolution ultime, le Mirage 2000-5F, devait faire son apparition en Bourgogne quinze ans plus tard, en 1999, permettant aux aviateurs de la BA 102, au tournant du siècle, de disposer de l’un des plus redoutables chasseurs de la planète, capable par sa technologie et son système d’armes de détecter simultanément jusqu’à vingt-quatre cibles et de « traiter » les huit plus menaçantes. Un avion que piloterait notamment Caroline Aigle, la première femme pilote de chasse de l’Armée de l’air, affectée à Dijon en 2000.

En 2008, après avoir envisagé la fermeture de la BA 102, les autorités gouvernementales décrétèrent finalement son maintien et, localement, l’on s’efforça de renforcer l’aérodrome dijonnais. À cet effet, le projet Renaissance fut lancé, avec pour ambition de développer l’aéroport de Dijon-Bourgogne par l’accroissement de son activité aérienne, tant civile que commerciale. Malgré tout, à l’été 2011, les derniers Mirage présents à Dijon – ceux de l’escadron de chasse 1/2 « Cigognes » – furent transférés sur la base aérienne 116 de Luxeuil, et il ne resta plus sur le site militaire qu’une quinzaine d’appareils : les Alphajet de l’escadron d’entraînement 2/2 « Côte-d’Or », unité sans équivalent dans l’Armée de l’air qui avait été créée quelques années plus tôt pour maintenir en condition opérationnelle les pilotes de l’ensemble des escadrons de la chasse française. Des appareils qui, dans les derniers jours de juin 2014, cent ans très exactement après l’arrivée sur l’aérodrome de ses tout premiers avions, s’envoleront pour un aller qui sera sans retour à destination de la base aérienne 120 de Cazaux, laissant seuls sur l’aérodrome les deux avions de liaison TBM 700 mis en œuvre par le dernier des escadrons à être stationné sur la base : l’escadron de transport 41 « Verdun ».

En dépit de ce transfert qui entraînera la fermeture des installations aéronautiques mises en œuvre par la plate-forme militaire, la base aérienne dijonnaise, plate-forme « à part » au sein du dispositif des bases mis en œuvre par l’Armée de l’air, conservera – mais pour combien de temps ? – plusieurs « spécificités ». Parmi elles, celle d’être le lieu d’implantation de formations elles aussi uniques en leur genre, à savoir l’un des commandements organiques de l’Armée de l’air (le commandement des forces aériennes, transféré en 2012 en provenance de Metz), l’un des trois commandos parachutistes dont dispose l’Armée de l’air (le CPA n° 20, unité forte de trois cents hommes installée à Dijon depuis 2008), l’unité chargée de la formation de l’ensemble des fusiliers commandos de l’Armée de l’air (l’escadron de formation des commandos de l’air 08.566), la structure chargée de former l’ensemble des spécialistes œuvrant sur le Mirage 2000 (l’unité d’instruction spécialisée 62.530) et l’organisme chargé de l’exploitation et de la conservation des informations personnelles – individuelles ou collectives – du personnel servant et ayant servi au sein de l’Armée de l’air (le bureau des archives et des réserves de l’Armée de l’air 24.501).

De 1914 à 2014, ce sont bien cent ans d’une vie trépidante qui auront rythmé l’existence de la base aérienne 102, entrée en service en tant que « camp d’aviation ». Cent ans d’une activité foisonnante qui se sera tout bonnement confondue avec une autre palpitante aventure humaine et technologique : celle de l’Armée de l’air !

Frédéric Lafarge
chargé de relations publiques
et délégué au patrimoine historique de la BA 102